Maxence fait son cinéma

En aparté et en guise d'amusement je me hasarderais sur cette dernière piste, celle où l'on découvre que ...

MAXENCE FAIT SON CINEMA.

Dans le film d'Agnès Varda "Jacquot de Nantes " évocation d'une vocation, l'on peut voir comment le cinéaste Jacques Demy a tout du long de son enfance et son adolescence imprimé dans sa mémoire ce matériel, tous ces noms, ces visages, ces attitudes, ces situations, ces émotions rencontrés pour les restituer plus tard au travers de sa filmographie si particulière faite d'œuvres jetant des passerelles entre elles lorsqu'il ne s'agit pas de ponts…
Ou comment le pont transbordeur de l'enfance nantaise rejoint celui de Rochefort.

Comment douter après avoir vu ce très beau film sur l'enfance réalisé par celle qui fut aussi la compagne de ce réalisateur hors norme que le Maxence qui nous intéresse n'ait pas déposé son patronyme sur les plages de la mémoire pour fertiliser l'imaginaire d'un Demy qui lui aussi fut peintre une fois la caméra posée?

Le Maxence de la comédie musicale "Les demoiselles de Rochefort " (Jacques Demy 1967) joué par Jacques Perrin se trouve être un jeune homme romantique passionné de peinture et rêvant son accomplissement à travers elle.

Marin en garnison à Rochefort, il partira deux jours en permission à Nantes visiter sa famille, d'où le récurrent et chanté : " Je vais en perm à Nantes "…
Maxence, Nantes, comme ces mots sonnent et annoncent déjà la chanson d'un cinéma "en chanté " pour reprendre les mots du cinéaste.

Le Maxence des " Demoiselles " a peint son idéal féminin sans, bien sûr, ne l'avoir jamais rencontré. Il l'a sublimé et la référence au grand maître n'est pas absente : (chanté)
… "  et d'un Botticelli le regard innocent, son profil est celui de ces vierges mythiques qui hantent les musées et les adolescents… "
Delphine, alias Catherine Deneuve dira joliment ou plutôt chantera plus loin à la vue du tableau de Maxence déposé dans une galerie :
" …comme ce type doit m'aimer puisqu'il m'a inventée… "

Si dénominateur commun il existe entre les artistes Demy et Maxence, c'est incontestablement en premier lieu celui du merveilleux teinté de symbolisme, toujours cet imaginaire en lien filial qui noue également à lui l'autre artiste, Ladmirault le musicien, et en second lieu, un endroit, une ville où il doit régner décidément un bien curieux climat…